Rêve réalisé une réalité rêvée

Publié le par zephyrin



COUCHE DANS LE NOIR


Sillonnant l’espace infini des mes rêves, un souvenir enfoui dans ma mémoire cellulaire resurgit et du tréfonds de mon être, je vivais l’hallucination sanie. Je me retrouvais dans mon île dans un temps où les choses n’étaient pas comme maintenant et pourtant pas très différente d’aujourd’hui.

ALORS

Je promenais mon songe par la main sous un soleil caniculaire d’un mois indéfini. Je baladais le rêve vagabond dans les dédales de ruelles encombrées de cris, d’une populace vivant pour la misère et l’argent, pour l’amour et l’argent. Je poursuivais mes pérégrinations, taraudant l’itinéraire de mon illusion à travers les sentiers inexplorés d’un temps dément.

TANT ET TANT FIT QUE

Je longeais la mer, je longeais le morne, je longeais la savane et je voyais des gens tapis derrière leur porte qui guettaient leurs angoisses, s’émargeant de la liesse, refusant de faire danser leur âme.

Je déambulais dans la désunion, je déambulais dans le désordre, je déambulais dans la confusion et je voyais des gens assis qui attendaient la transe, des êtres sans racine, divaguant au-delà du vivant.

Je cheminais dans la ville, je cheminais dans le bourg, je cheminais dans la campagne et je voyais des gens qui transpiraient à grosse gouttes leurs appréhensions, remâchant sans cesse leur désillusion et dans leurs yeux, une détresse.


Je poursuivais l’errance dans ce temps suranné qui suturait hier à aujourd’hui, le souvenir sans la reconnaissance et le crime sans coupable. Je continuais ma divagation dans ce temps éhonté qui alitait mon présent, le souvenir avait la reconnaissance mais le crime restait sans coupable.


TEL UN VOLAN SOUKOUGNAN JE MATAIS, ET

Derrière les balcons ouvragés une vie se déroulait à l’abri des indiscrétions.
Je ne voyais rien, mais j’apercevais des ombres rasantes, passant et venant, protégeant leur intimité de persiennes ou de rideaux, d’une vie, qu’ils se croyaient envier. Cela n’arrêtait pas ma révélation. Je suis dans mon rêve, rien ne peut m’altérer, ma volonté est Dieu, les maux sont passés et les ennuis sont défunts. Alors je m’enfonçais dans le secret de la nuit d’hier, je m’élevais au-dessus de ma vision, je parcourais leurs familiarités et je vis dans le secret des cases des poitrines opulentes qui se dressent,
pointent,
dardent,
bandent,
Prêtent à subir la caresse d’une langue.

Et je vis aussi dans le secret des cases des croupes fessues qui acceptent,
appellent,
refusent,
supplient,
Et se repentent aux premiers assauts de la bête.


MALGRE LES MALGRE

Je m’échappais à regret de la nuit d’hier, laissant la vie à ses privautés, pour me retrouver dans un autre rêve, reprendre le chemin d’aujourd’hui, remonter vers la rade, regarder des gens attablés aux commissures d’un bar malfamé, s’assommant à coup de verres de rhum et de bière bu, à même le goulot – qui à chaque gorgée avalée, déglutissaient le haïssable de leur vie cotie. Dans l’arrière-cour, quelques uns déversait une agressivité mal contenue, fessant « bliguidim » des dominos sur une table déjà passablement bancale. Dans une arrière salle, un homme courtisait une serveuse au corps d’ébène, lui demandant : - C’est combien ?
La femme à la coucoune accueillante répondait : - C’est pas cher !
- C’est pas cher, c’est combien d’argent ? Rétorquait le monsieur.

Je les laissais poursuivre leur transaction et je promenais mon excursion dans les circonvolutions du probablement possible, pas tout à fait vraies. Je remontais le morne m’immisçant dans la conversation de deux femmes ménopausées en mal de commérages : - Tu ne te rends pas compte, un jeune garçon qui viole que des vieilles personnes.
- Il doit être malade, pour ne pas dire plus, la dernière femme qu’il a violé est une de mes voisines, elle a au moins soixante-dix ans. Tu sais ce qu’il lui a fait ?
- Non je ne sais pas. Répondait l’une des commères.
- Tu ne sais pas ! Eh bien je vais te le dire ! Renchérissait la seconde. Il a mis son lolo dans sa bouche. Tu te rends pas compte que la malheureuse a failli tomber enceinte par l’estomac.


DONNE LE LUI, DONNE LE LUI MÊME

Décidément toutes la vie se rapporte à l’amour et à l’argent, à la misère et à l’argent. Je me détourne du soleil, me retrouvant à mon tour pris dans l’engrenage, et dans la moiteur rassurante de la nuit, émerge une pièce irréelle. Je vis un fantasme. Une femme sensuelle qui n’est pas toi, se trouve à quatre pattes derrière moi, elle est maintenue dans cette position par deux personnes qui lui tiennent les bras. D’une main, je lui écarte les pommes de ses fesses, pendant que je lui enfonce mon sexe dans sa fente béante, tandis que de l’autre main, je lui titille le mamelon gonflé de son sein - Horreur- je me fais violeur. Empressé par la situation, j’éjacule. Un vent d’angoisse me submerge, je me réveille en sursaut de mon rêve, constant que mon slip est trempé. Cela assombrit ma journée et énerve passablement mon ego.

A l’amarre du rêve et de la réalité, ma vie se confine à une épissure, mon rêve est ma réalité et mon imagination alimente mon rêve.


Evariste Zephyrin
(1995-2004)
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<br />  <br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> De passage sur votre blog via l'annuaire d'over-blog je découvre votre univers, c'est sympa.<br /> <br /> <br /> Je vous invite à découvrir une série d'affiches pour les jeux Olympiques de Vancouver !<br /> <br /> <br /> http://www.nicolaslizier.com/article-creation-j-o-vancouver---guilbaut-colas-45357432.html<br /> <br /> <br /> Je vous souhaite une bonne continuation sur votre site et vos projets.<br /> <br /> <br /> A bientôt<br /> <br /> <br /> Nicolas graphiste au Canada<br /> <br /> <br /> <br />
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